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Un exemple des doubles standards qui nuisent aux leaders féminins

Publié le 19 décembre 2017

À tous les mois on entend des reportages ou on lit des articles sur la difficulté des femmes à accéder à des fonctions de leadership. Dans la sphère politique, plusieurs gouvernements ont instauré une pratique de parité, mais on a hâte que cela ne soit plus nécessaire, et que les deux sexes disposent des mêmes chances de se distinguer sur la base de leurs compétences. Joyce Bono a publié un article dans Personnel Psychology, en collaboration avec une grande équipe de chercheurs des Universités de Floride, du Minnesota et du Center for Creative Leadership, qui montre bien à quel point la question des préjugés contre les femmes leaders peut être pernicieuse.

Ils ont d’abord analysé les données de deux grandes firmes de développement du leadership américaines qui avaient conservé les résultats de sondages sur environ 48 000 de leurs participants. Elles ont trouvé que les comportements interpersonnels inadéquats étaient légèrement moins présents chez les femmes que chez les hommes, mais lorsque c’était le cas, les femmes étaient évaluées de façon plus sévère que leurs collègues masculins. Les patrons de ces femmes n’évaluaient pas plus négativement leur performance, mais les jugeaient plus à risque de dérailler dans le futur. Puis, dans une étude expérimentale, les chercheurs ont trouvé que les cadres jugés plus à risque de dérailler recevaient moins de soutien pour leur développement de carrière.

Ils concluent donc que ce concept de déraillement joue un rôle important dans le processus de discrimination que subissent les femmes qui désirent accéder à des fonctions de leadership. Si on nous demande si nous avons des préjugés contre les femmes, nous répondrons bien entendu que non. Mais lorsqu’on nous demande notre opinion à propos du risque que fait courir un comportement inapproprié, notre jugement est plus sévère pour les femmes que les hommes.

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