Respecter les délais

Si vous demandez à un patron quelle est la première qualité qu’il recherche chez un employé, il y a de fortes chances qu’il mentionne la fiabilité : remettre un travail de qualité dans les délais attendus. Mais comme l’évaluation d’un patron est souvent subjective, il y a de bonnes raisons de croire que sa perception de la qualité du travail dépend elle-même du respect des échéances.

C’est ce qu’ont voulu explorer Fang et Maglio dans un article récemment publié dans Organizational Behavior and Human Decision Processes. Ils ont mené une série de sept études en laboratoire où des participants jouaient le rôle de gestionnaires évaluant la qualité d’un même travail, en faisant varier le moment de sa remise par rapport aux attentes. Dans tous les cas, les travaux remis à temps étaient jugés de meilleure qualité, en moyenne, que ceux remis en retard. En revanche, aucune différence significative n’a été observée entre les travaux remis à l’avance et ceux remis à l’heure, ce qui laisse penser qu’il n’est pas nécessaire de se presser inutilement.

Leur huitième étude, menée sur le terrain, a révélé que des élèves du secondaire évaluaient plus négativement la qualité d’œuvres d’art créées par leurs pairs lorsqu’ils savaient que celles-ci avaient été remises en retard, comparativement à des œuvres remises dans les délais. L’une des études s’est également intéressée à l’effet de l’explication du retard sur le jugement de l’évaluateur. Les chercheurs ont constaté que lorsque la personne invoquait une cause hors de son contrôle pour expliquer le retard, cela n’affectait pas l’évaluation de la qualité du travail. En revanche, les retards accompagnés d’excuses évitables ou sans justification étaient pénalisés.

En d’autres termes, comme le suggèrent les auteurs, à moins de circonstances incontrôlables, il vaut mieux faire tout ce qu’on peut pour respecter les échéances associées à notre travail.