Le travail de compassion

Certains emplois sont particulièrement exigeants parce qu’ils requièrent de démontrer de la compassion envers les personnes en souffrance. On pense souvent que les personnes qui ont déjà connu et surmonté des problèmes sont probablement les mieux placées pour comprendre et accompagner les gens souffrant. Livne-Tarandach, Jazaieri et Caridad Rabelo ont toutefois publié un article dans Journal of Organizational Behavior qui montre que ce n’est pas nécessairement le cas.

Les auteures ont mené trois études où elles ont exploré comment les réponses de gens qui avaient souffert dans le passé pouvaient être différentes des réponses de gens qui n’avaient pas connu le même genre de difficulté. Elles ont trouvé que les personnes qui avaient déjà connu des problèmes semblables à ceux des personnes qu’elles souhaitaient aider offraient moins de compassion. Cela s’explique parce que leurs réponses étaient davantage centrées sur eux-mêmes, qu’elles validaient moins la souffrance de l’autre et que les répondants tendaient à surestimer la qualité de leur impact.

Les auteures en concluent que les organisations qui mettent en place des interventions de relation d’aide, que ce soit pour soutenir des clients en difficulté ou pour offrir un mentorat ou une aide aux employés, devraient mettre l’accent sur la formation des gens plutôt que sur la sélection de personnes qui ont connu des difficultés similaires. Elles proposent avec à-propos que la compassion ne vient pas de la capacité à proposer de bonnes solutions sur la base de l’expérience qu’on a soi-même, mais de la curiosité et de l’ouverture à comprendre l’expérience de l’autre.